Ratés moteur au décollage
(retour d'expérience tiré du BEA)


''Une vérification qui ne détecte jamais d’anomalie risque d’être abandonnée"

« Nous venons de passer le week-end dans une grande ville du littoral. Nous sommes arrivés il y  a deux jours en avion. Celui-ci est resté sur le parking de l’aéroport.
Nous repartons en début d’après-midi. Le roulage et les essais moteur se passent normalement. 
Pendant la rotation au décollage, alors que l’avion n’est qu’à quelques centimètres du sol, le moteur s’arrête un court instant.

L’avion redescend et touche la piste. Le moteur reprend de la puissance et l’avion décolle une nouvelle fois. Le moteur s’interrompt à nouveau brièvement. J’interromps le décollage. Heureusement que la piste est longue. Nous rejoignons l’aire de stationnement, moteur en fonctionnement.
J’appelle un instructeur de mon club par téléphone. Il me demande si j’ai purgé le circuit de 
carburant avant de partir. Je lui réponds que non. Je raccroche et effectue les purges : il y a de l’eau ! 
J’avais fait le plein à l’arrivée. J’avertis l’essencier qui vérifie que l’eau ne provient pas des installations de l’aérodrome. Je vidange un peu de carburant, puis nous repartons.
Il n’est pas possible de remplir complètement les réservoirs, métalliques et situés dans les ailes, car ils sont inclinés et les orifices de remplissage sont légèrement plus bas que le point le plus haut des réservoirs. En ce début de mois de mai, les journées étaient chaudes mais les nuits étaient encore fraîches. Il y avait beaucoup d’humidité et de rosée le matin. La couverture nuageuse disparaissait dans la journée.


Peu après l’obtention de ma licence de pilote privé, j’avais perdu l’habitude de faire les purges car je ne trouvais jamais d’eau.» 
Lors de la conversation téléphonique, l’auteur précise qu’il avait l’habitude de faire un briefing avant le décollage, au cours duquel il envisageait la panne du moteur. Il y accordait de l’importance car il craignait les conséquences potentiellement graves d’un tel événement. Pourtant, il n’effectuait plus les purges. Ainsi, il privilégiait la réaction à la panne plutôt que sa prévention.